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04 janvier 2023
Un vrai-faux voyage au long cours
Préambule ou manifeste fondateur
Faire le tour du monde, voilà un rêve qui n'est pas nouveau, le premier à s'être illustré dans l'aventure étant le navigateur Fernand de Magellan sans oublier Juan Sebastián Elcano qui en fit le récit entre 1519 et 1522. Plus récemment je retiens l'exploit de Bertrand Picard et André Borschberg avec leur avion solaire Solar Impulse ayant bouclé le tour entre 2015 et 2016.
Il y a surtout des voyageurs inconnus, qui se lancent en vélo, en camping-car, en bateau et pourquoi pas via les compagnies aériennes habituelles. Lire les récits de ces aventuriers, quand ils se transforment en oeuvres littéraires, nous permet à leur suite de voyager un peu dans notre tête. Je le dis tout simplement, voyager dans sa tête est plaisant. Sans doute rien ne remplace l'expérience vécue sur place. Mais quelque chose a changé en ce XXI siècle. La consommation de voyage rappelle comme un reflet le mode de vie de surconsommation. D'autre part, la planète ayant été tournée et retournée dans tous les sens, la magie de la pure découverte se fait plus rare. Enfin, je n'évoque pas plus longtemps les pays où il est préférable de ne pas entrer ces temps ci tellement le manque de sécurité ruine le plaisir de la déambulation.
La célèbre voyageuse Ella Maillart a pu explorer l'orient au milieu du XX siècle. Elle écrit dans Ma philosophie du voyage :
À chacun de mes départs, il me semblait que j'allais conquérir le monde - ou mieux encore, prendre possession de mon héritage. Nous aimons sentir que la terre entière est à nous, comme l'était la maison paternelle de notre enfance. Et je n'avais pas plus tôt quitté l'école pour faire voile vers les îles de la Grèce, que la question suivante surgissait en moi, question qui redevenait actuelle à chaque nouveau voyage : " Ne détruit-on pas la plus belle partie du voyage en l'accomplissant ? Dans quelle mesure le voyage réalisé et la révélation d'un nouveau comblent-ils les promesses du voyage imaginé ? " [...] De tels voyages dans l'abstrait ne sont-ils pas plus " vrais " qu'une concrète rencontre avec la planète ?
Ainsi Ella Maillart reconnaît le plaisir du voyage avant le voyage. Plus loin elle ajoute :
Non seulement le voyage nous procure de nouveaux repères et des points de comparaison qui nous manquaient, mais au contact d'autres pays, des aspects latents de nous-mêmes s'éveillent ; et nous nous découvrons nous-mêmes simultanément.
Le voyage est aussi un voyage intérieur. Et si on expérimentait le voyage virtuel ? Je pense à un tour du monde d'inspiration buissonnière, puisque sans contrainte de temps ou d'argent. La surprise se trouverait au détour du parcours, à condition de poser un cadre original, une règle du jeu pour corser l'expérience. C'est ce que j'ai envie de partager ici même. Histoire à suivre.